3 - Autour de la table (Lui)

Publié le par bertrand morane

Julie s'occupe d'un salon du Livre et a besoin de monter des stands. Comme je bricole pas trop mal, elle appelle un jour à la maison pour savoir si je peux venir discuter de l'agencement des stands. Je crois qu'elle est tombée sur ma femme qui me l'a passé et j'ai dit "OK pour passer lundi voir tes plans".
Peut etre que quand Julie écrira sa version, elle dira qu'elle m'a appelé sur mon mobile, mais je crois qu'elle a appelé à la maison. On s'en fout un peu, je suis d'accord avec vous.
L'important est qu'elle ait appelé, le reste est anecdotique.

Sincèrement, j'écris avec 6 ans de recul et il est possible que j'oublie des choses. Mais jamais dans ma tete, je me suis dit  "Ouais, c'est cool, je vais la pécho cette chaudasse".
Ni meme "Diantre, cette fille va vite en besogne"
J'ai du me dire "le hasard fait bien les choses".
 
Et donc, le fameux jour, me voilà à presser sur la sonnette, avec le coeur qui bat un peu vite.
Elle m'ouvre et me sourit, me remercie de lui accorder un peu de temps (tu penses comme ca me coute !!!!) et me fait rentrer chez elle (chez eux).
J'aime bien l'intérieur, assez chaleureux, avec une petite cheminée (vous savez, plus elles sont petites et mieux elles tirent ...) et un petit coin salon, puis un escalier qui monte raide vers les chambres.
Je me rappelle pas avoir visité mais je sais qu'en général, ca me gene pas de demander si je peux visiter le reste de la maison, j'aime bien voir, prendre des idées, faire des compliments.
Donc, une fois fait le tour du propriétaire, locataire, prétendant, il faut se mettre au travail.
On s'asseoit autour d'une table (ronde dans ma mémoire), elle à ma gauche.
Elle me montre ses plans et on discute bricolage, agencement, conseils , bref "boulot boulot" une bonne partie du temps.
Comment vous dire ?
C'est le moment de séduction le plus merveilleux que j'ai jamais passé
C'est la 1ere fois que je sens que quelquechose dans l'air flotte, qui rend les choses possibles.

Comme je suis assez timide, et que je manque de confiance en moi, je ne peux que constater qu'il flotte dans l'air un parfum enivrant, "tout est possible" de Dior ou Chanel, et que ca monte à la tête mais de manière très agréable.
Et surtout c'est une sorte d'ivresse tellement agréable qu'on a envie que ca continue indéfiniment, on flotte sur un nuage et rien n'existe autour.
Bref, je suis raide dingue d'elle.

Julie me propose de manger un petit morceau, et elle sort du fromage, du paté, et d'autres petites choses.
Je dis petites choses car j'ai l'impression que je lui ai vidé ses réserves, comme une femme normale qui sortirait "un gros repas" avalé en 2 bouchées par un espece de Gargantua.

Nos genoux se touchent, est-ce un reve ou elle laisse le sien au contact du mien ?
Je n'ose pas bouger de peur d'interrompre ce moment magique.
Je suis bien, divinement bien, mon Dieu c'est bon de vivre ces moments là !!

" Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !"

Le Lac, A. de Lamartine


Mais comme le temps, il suspend rien du tout, et que l'aiguille des heures pige que dalle aux amours délicieuses qui se déroulent sous son cadran, il faut bien que je m'arrache à ce paradis.

Je crois me souvenir que je mets mes mains sur ses épaules (ca m'étonne de moi, mais j'ai cette image en tete), voire meme qu'au moment de lui dire au revoir, j'essaye tres maladroitement de transformer un baiser " d'au revoir" en un baiser de "reste ici".
Est-ce la réalité, est-ce que ma mémoire me voit moins timide que je le suis en réalité, Julie saura peut etre trancher.
Toujours est-il que la porte qui se referme derriere moi et me laisse dans la rue, accompagné de son parfum, de son image et de pleins de reves délicieux, cette porte ouvre par la meme occasion l'envie de la revoir.

Et voilà, elle est entrée dans mon coeur, dans ma tete depuis ce jour et n'en n'est jamais sortie.
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