6 bis - La 1ere fois, vue par elle
La première fois
Dans la voiture, je me disais que pour faire l'amour pour la première fois, il fallait forcément que ce fut dans un endroit romantique. Raté. On passe le centre de P.... où je vois des hôtels pas mal et finalement, on arrive dans une sorte d'endroit qui ressemble à un motel. Je sais que c'est plus discret, mais quand meme. Cela me fait un drôle d'effet, me glace presque, je voulais quelque chose de plus beau. On s'arrête, je te regarde partir chercher les clés et je panique : qu'est-ce que je fais là ? Tu reviens, comprends mon désarroi et me propose de repartir.
Je pense que toi aussi, tu appréhendais ce moment, je t'aurais peut-être libéré en disant, oui partons, mais j'ai dit non, on reste.
Ce qui me rassure un peu à ce moment-là, ce sont les arbres et la pelouse autour, c'est pas totalement moche. La chambre est banale, le mobilier sobre, debout, je ne sais
vraiment pas quoi faire, je me sens horriblement seule, je ne me vois pas du tout nue dans ce lit étranger, dans les bras d'un homme que je ne connais pas depuis
longtemps. Et puis, tu me proposes de retirer ma veste (jolie veste grise, longue en cachemire, tu l'aimais bien), tu viens vers moi et tu la prends pour la mettre sur un cintre
et la ranger dans la penderie. Là, je reprends confiance, en moi, en toi, ton geste me plu, je le trouve respectueux, ça me rassure.
J'ai cependant une peur indéfinissable de te voir nu. Et j'ai terriblement peur de me déshabiller devant toi, j'ai peur que tu n'aimes pas mon corps, je me sens très pudique.
Et comment cela est-il arrivé ? Je ne sais plus exactement, c'est comme si ma mémoire avait effacé des images. Pas les sensations cependant. Je me souviens avoir senti ma
perplexité au moment où tu m'as pénétrée, je trouvais cela irréel. Je ne saurais pas dire si c'était bien malheureusement, je ne sais pas. Je sais que mon appréhension s'est
évanouie à un moment donné, je touchais ta peau et j'aimais ça. Nous sommes restés allongés la plupart du temps, je crois. On ne devait pas oser trop bouger ou se montrer
l'un à l'autre. Je me suis demandé si toi aussi, tu ressentais les mêmes choses que moi, les mêmes craintes. Nous avons recommencé à faire l'amour et je ne sais toujours pas
si c'était bien pour toi et pour moi. Je sais cependant que ce fut un peu plus audacieux que la première fois. Et je sus aussi que l'on recommencerait. Je me souviens de la
lumière qui déclinait, le jour baissait au dehors.
Je crois qu'il y avait de la douceur entre nous, et les prémices d'une envie d'aller plus loin sans savoir encore jusqu'où cela nous mènerait.
Cette première fois ne fut pas mémorable pour moi, ni pour toi je pense, on avait bien trop peur que ce ne fut pas bien. Et pourtant quelque chose s'est déclenché dans cette chambre. Je me sentais attirée par toi, par ta façon de me faire l'amour, même si tout était confus. En sortant de la chambre, j'ai eu le sentiment d'avoir fait quelque chose qui
ne se réparerait jamais, que j'avais franchi une frontière à laquelle je n'avais pas pensé : tromper mon mari.
Sur le chemin du retour nous nous sommes arrêtés dans une boulangerie, sur ton idée. Ce fut vraiment bien, tu avais même fait une blague à la boulangère, je riais, ça me détendait un peu. Je te remerciais intérieurement de cette légèreté. Mon coeur...
La suite fut douloureuse pour moi lorsque je me suis retrouvée seule, je croyais que mon visage allait changer parce que j'avais commis une faute, sans doute mes valeurs chrétiennes m'insufflaient la notion de pêché au creux de l'oreille. Et puis, j'ai découvert que non, j'étais toujours moi-même même si ma vie allait radicalement changer en
te connaissant.
Aujourd'hui, je ne sais toujours pas pourquoi je ne me souviens pas en détails de cette première fois. Normalement, je me souviens précisément des choses que je fais ou qui se passent, mais, là, non. Pourquoi ? Trop d'appréhension peut-être ? Trop de nerfs tendus à bloc pour être attentifs à ce qui se passait. Je ne sais pas . Mais je n'ai pas
voulu me dire que je ne le referai pas, au contraire, très vite, je voulais te revoir et recommencer. C'est que cela avait dû être bien non ?
Dans la voiture, je me disais que pour faire l'amour pour la première fois, il fallait forcément que ce fut dans un endroit romantique. Raté. On passe le centre de P.... où je vois des hôtels pas mal et finalement, on arrive dans une sorte d'endroit qui ressemble à un motel. Je sais que c'est plus discret, mais quand meme. Cela me fait un drôle d'effet, me glace presque, je voulais quelque chose de plus beau. On s'arrête, je te regarde partir chercher les clés et je panique : qu'est-ce que je fais là ? Tu reviens, comprends mon désarroi et me propose de repartir.
Je pense que toi aussi, tu appréhendais ce moment, je t'aurais peut-être libéré en disant, oui partons, mais j'ai dit non, on reste.
Ce qui me rassure un peu à ce moment-là, ce sont les arbres et la pelouse autour, c'est pas totalement moche. La chambre est banale, le mobilier sobre, debout, je ne sais
vraiment pas quoi faire, je me sens horriblement seule, je ne me vois pas du tout nue dans ce lit étranger, dans les bras d'un homme que je ne connais pas depuis
longtemps. Et puis, tu me proposes de retirer ma veste (jolie veste grise, longue en cachemire, tu l'aimais bien), tu viens vers moi et tu la prends pour la mettre sur un cintre
et la ranger dans la penderie. Là, je reprends confiance, en moi, en toi, ton geste me plu, je le trouve respectueux, ça me rassure.
J'ai cependant une peur indéfinissable de te voir nu. Et j'ai terriblement peur de me déshabiller devant toi, j'ai peur que tu n'aimes pas mon corps, je me sens très pudique.
Et comment cela est-il arrivé ? Je ne sais plus exactement, c'est comme si ma mémoire avait effacé des images. Pas les sensations cependant. Je me souviens avoir senti ma
perplexité au moment où tu m'as pénétrée, je trouvais cela irréel. Je ne saurais pas dire si c'était bien malheureusement, je ne sais pas. Je sais que mon appréhension s'est
évanouie à un moment donné, je touchais ta peau et j'aimais ça. Nous sommes restés allongés la plupart du temps, je crois. On ne devait pas oser trop bouger ou se montrer
l'un à l'autre. Je me suis demandé si toi aussi, tu ressentais les mêmes choses que moi, les mêmes craintes. Nous avons recommencé à faire l'amour et je ne sais toujours pas
si c'était bien pour toi et pour moi. Je sais cependant que ce fut un peu plus audacieux que la première fois. Et je sus aussi que l'on recommencerait. Je me souviens de la
lumière qui déclinait, le jour baissait au dehors.
Je crois qu'il y avait de la douceur entre nous, et les prémices d'une envie d'aller plus loin sans savoir encore jusqu'où cela nous mènerait.
Cette première fois ne fut pas mémorable pour moi, ni pour toi je pense, on avait bien trop peur que ce ne fut pas bien. Et pourtant quelque chose s'est déclenché dans cette chambre. Je me sentais attirée par toi, par ta façon de me faire l'amour, même si tout était confus. En sortant de la chambre, j'ai eu le sentiment d'avoir fait quelque chose qui
ne se réparerait jamais, que j'avais franchi une frontière à laquelle je n'avais pas pensé : tromper mon mari.
Sur le chemin du retour nous nous sommes arrêtés dans une boulangerie, sur ton idée. Ce fut vraiment bien, tu avais même fait une blague à la boulangère, je riais, ça me détendait un peu. Je te remerciais intérieurement de cette légèreté. Mon coeur...
La suite fut douloureuse pour moi lorsque je me suis retrouvée seule, je croyais que mon visage allait changer parce que j'avais commis une faute, sans doute mes valeurs chrétiennes m'insufflaient la notion de pêché au creux de l'oreille. Et puis, j'ai découvert que non, j'étais toujours moi-même même si ma vie allait radicalement changer en
te connaissant.
Aujourd'hui, je ne sais toujours pas pourquoi je ne me souviens pas en détails de cette première fois. Normalement, je me souviens précisément des choses que je fais ou qui se passent, mais, là, non. Pourquoi ? Trop d'appréhension peut-être ? Trop de nerfs tendus à bloc pour être attentifs à ce qui se passait. Je ne sais pas . Mais je n'ai pas
voulu me dire que je ne le referai pas, au contraire, très vite, je voulais te revoir et recommencer. C'est que cela avait dû être bien non ?